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Texte : ©Annie Robert

Photos ©Thierry Dubuc : http://thierrydubucphotographe.zenfolio.com

Marciac (France)

Chanteur de miel, de ronces et d’églantier

Anthony Strong entame la soirée accompagné par l’impressionnant Band du Barcelona Jazz Orchestra. Ludion mince, sanglé dans un impeccable costume prince de galles vert, très class, il arrive avec une élégante réputation de crooner qui n’est pas usurpée. Il va dérouler dans son set des standards de jazz bien connus ou des compositions personnelles agréablement troussées en véritable héritier des Sinatra, Nat King Cole et plus près de nous en concurrent direct des Mikaël Bublé et Jaimie Callum.
Il démarre avec un classique du genre, un «check to check» bien tourné, avec une contrebasse solo galopante, bientôt rejointe par la batterie et tout le Band. C’est propre, rutilant et au cordeau, plein d’énergie débordante, de malice et de swing.
Au piano, il est plus qu’habile, inspiré dans de beaux solos, très véloces. Un pianiste qui chante en fait, plus qu’un chanteur qui joue. Mais le propos est délicieux.
Voix de velours, attentif et délicat, ce cousin d’Harry Connick Junior, emballe le public qui  tape des mains rapidement (et en 2/4 s’il vous plaît!). Et le swing s’installe bien à son aise, les sourires fleurissent. Derrière lui le Barcelona Jazz Orchestra est animé par de belles individualités qui forment un tout cohérent et font des merveilles aussi bien sur des titres de Cole Porter que de Stewie Wonder, avec des petits passages vers le Rockabilly ou le Blues. Glen Miller n’est pas loin.
Travailler avec un Big Orchestra (12 soufllants quand même!!) laisse peu de liberté musicale mais les plages d’impros sont réussies, les arrangements de belle facture. De quoi satisfaire les amateurs de jazz «classique» qui retrouveront tous les codes du genre.
C’est du beau travail dont Anthony Strong n’a pas à rougir, un ouvrage bien propre, qui mériterait peut etre un petit grain de folie supplémentaire mais qui n’exclut ni le plaisir, ni l’émotion qui sont au rendez vous.